Dans notre corps sont présents deux grands systèmes permettant de transporter le sang : le système artériel et le système veineux.
La confluence de ces deux systèmes a lieu à la périphérie dans ce qu'on appelle l'unité microcirculatoire qui est constituée d'une artériole, d'une veinule et du tissu interstitiel. Ce dernier est composé d'un réseau tridimensionnel de cellules et de fibres, et il occupe l'espace situé entre les vaisseaux sanguins et les vaisseaux lymphatiques. À l'intérieur de ce tissu circule ce que l'on appelle le liquide interstitiel, composé d'eau, de protéines, de sels minéraux et de différents types de cellules, dont les virus, les bactéries, etc.
Dans l'unité microcirculatoire (terminal périphérique du système circulatoire) le sang artériel arrive à travers les capillaires pour apporter aux tissus les substances nutritives et le système veineux commence avec la veinule qui recueille les déchets métaboliques présents dans les tissus.
Le système lymphatique est un système de drainage parallèle au système veineux. Il a pour mission fondamentale de drainer les fluides interstitiels présents à l'intérieur du tissu conjonctif périphérique.
Bien que leur parcours et la structure de leurs parois soient similaires, les vaisseaux lymphatiques et sanguins présentent quelques différences fondamentales :
- Le système lymphatique n'est PAS un système fermé : il commence au niveau des lymphatiques (les capillaires lymphatiques) et prend fin en se déversant dans les grands vaisseaux sanguins de la circulation veineuse, près du coeur (veines sous-clavières du cou) ;
- Le système lymphatique ne possède PAS de « pompe centrale » : les vaisseaux lymphatiques transportent la lymphe grâce à une motricité spontanée de leurs propres parois ;
- Le système lymphatique présente des interruptions sur son parcours : de nombreux ganglions lymphatiques sont en effet intercalés le long des principaux vaisseaux lymphatiques. En revanche, les deux systèmes sont similaires en ce qui concerne les caractéristiques suivantes :
- Les vaisseaux lymphatiques principaux possèdent des structures valvulaires en nid d'hirondelle qui garantissent la circulation du flux en sens unique (elles évitent le reflux) ;
- Le flux lymphatique est stimulé par les mêmes facteurs qui constituent le retour veineux, c'est-à dire principalement l’activité respiratoire et la pompe musculaire.
En revanche, les deux systèmes sont similaires en ce qui concerne les caractéristiques suivantes :
- Les vaisseaux lymphatiques principaux possèdent des structures valvulaires en nid d'hirondelle qui garantissent la circulation du flux en sens unique (elles évitent le reflux) ;
- Le flux lymphatique est stimulé par les mêmes facteurs qui constituent le retour veineux, c'est-à dire principalement l’activité respiratoire et la pompe musculaire.
De quoi la lymphe se compose-t-elle ?
Généralement la lymphe a une composition similaire à celle du plasma sanguin (eau, protéines, substances organiques et inorganiques) avec en sus la présence de globules blancs auxquels s'ajoutent des déchets du métabolisme cellulaire.
Ces substances sont réabsorbées par la veinule et en partie par le capillaire lymphatique. Après être passée par un réseau étroit de capillaires lymphatiques, la lymphe passe à travers des vaisseaux d'un diamètre toujours plus grand et elle transite tout au long de son parcours dans les ganglions lymphatiques (lymphonoeuds) dans lesquels elle est filtrée et purifiée des germes pathogènes et autres particules de déchets.
Quelles sont les fonctions du système lymphatique ?
Ce système a deux fonctions très importantes, à savoir celle de transporter la lymphe et celle de protéger le corps contre les agents extérieurs (bactéries, virus, etc.). La lymphe est purifiée au niveau des ganglions lymphatiques : les micro-organismes pathogènes prélevés à la périphérie sont éliminés. Les ganglions lymphatique produisent également les lymphocytes et sont en outre le siège du dernier stade de la maturation de certains lymphocytes et monocytes. Entre 600 et 700 ganglions lymphatiques sont présents dans le corps humain.
Qu'est-ce qu'un lymphoedème ?
« Il s'agit d'un oedème à haute concentration protéique interstitielle dû à une insuffisance de fonctionnement du système lymphatique. Il est la manifestation typique de la pathologie lymphatique. L’augmentation de la concentration des protéines le distingue de tous les autres oedèmes et cette caractéristique est responsable de symptômes et de signes »
(Michelini - Failla - Moneta, Manuel théorique et pratiquede réhabilitation vasculaire).
De cette définition, on déduit une première classification importante du lymphoedème, à savoir celle permettant de distinguer les lymphoedèmes primaire et secondaire.
Par lymphoedème primaire, on entend un lymphoedème présent dès les premiers mois de la vie, l'enfance ou l'adolescence, et dont la formation se reconnaît par des altérations structurelles du système lymphatique déjà présentes à la naissance.
Des altérations de gènes spécifiques au niveau de l'ADN ont été reconnues dans ces cas. Par lymphoedème secondaire, on entend un lymphoedème qui se manifeste à la suite de différents événements comme l'ablation des ganglions lymphatiques suite à de la chirurgie oncologique, une dégénérescence des ganglions lymphatiques suite à une radiothérapie, à des événements traumatiques ou infectieux, à une parasitose (p. ex. filarioses), etc...
Combien de cas de lymphoedèmes recense-t-on dans le monde ?
On estime à environ 140 millions le nombre de cas de lymphoedèmes dans le monde (donnée OMS de 1994), mais cette estimation doit certainement être revue à la hausse dans la mesure où elle s'appuie sur des données recueillies d'après les hospitalisations pour lymphoedèmes qui sont
sans aucun doute moins nombreux que les lymphoedèmes traités en ambulatoire. De ce fait, on peut raisonnablement estimer que le nombre actuel de cas dans le monde atteint 250 millions.
Une étude de la Société de lymphologie a relevé la présence en Italie d'environ 40 000 nouveaux cas annuels de lymphoedèmes. Ce chiffre monte à 35 % si lors de la thérapie oncologique la lymphadénectomie axillaire est associée à la radiothérapie.